*:・゚★ Sortie publique et internationale de notre fameux podcast, les dents de la ville ! ☆・゚:*
Retour sur la genèse du projet…
Nous sommes 7 jeunes chercheurses travaillant sur les dynamiques de lutte et de transformation urbaine, l’hébergement et le logement, dans les universités de Lyon, St Étienne et Bruxelles. A travers ce labo, nous voulions mettre en perspectives nos terrains de recherche, nous former collectivement à différents outils, nous entraider et sortir de l’isolement des parcours de thèse et de recherche. Notre objectif était aussi de réfléchir à des modes de diffusion de la recherche les plus accessibles possibles et de questionner les apports de la recherche aux luttes urbaines.
Pendant deux ans, nous avons pu bénéficier d’un financement de l’université Jean Moulin de Saint Étienne pour monter un “Labo Junior” sur les luttes urbaines. Nous avons tenu ce blog hypothèses pour consigner toutes nos actions.
Notre Labo “Luttes Urbaines” n’a pas uniquement servi à se balader en régions bruxelloise et lyonnaise ! Finalement, nous nous sommes également formé.es à la création de podcasts afin de mettre en forme et de valoriser tous les sons que nous avions enregistré.
Ce travail, mêlant interviews, balades et reportages, a abouti à la création d’une série de podcasts. Nous sommes très heureuxses de vous présenter les deux premiers épisodes, Le premier traite de la gentrification, et l’épisode 2 aborde la question des squats et des conventionnements.
Deux diffusions sur des sur les ondes amies ont eu lieu :
Séjour résidence – création podcasts Du 11/04/2024 au 17/04/2024
Présentation et mise à disposition de livres en lien avec nos objets d’étude.
Création de deux podcasts : un sur la gentrification dans le quartier Saint Antoine à Bruxelles et un qui remet en perspective les récentes lois anti-squats votées en Belgique en 2017 et plus récemment en France en 2023 à possibilité de mettre la capsule introductive.
Teaser
Moment de travail personnel sur l’écriture de thèse, travaux de recherche.
Séjour de recherche à Bruxelles Du 23/10/2023 au 27/10/2023
Présentation de la cartographie critique par Anna, notamment à travers l’introduction de références comme les ouvrages : Ceci n’est pas une carte du Kollektiv Orangotango de 2023. Et le livre Cartographie radicale : exploration de Nepthys Zwer et Philippe Rekacewicz. Partage de nos propres expériences de cartographies. Par exemple Anna et Johanna avaient animé des ateliers de cartographie dans le cadre de la 5ème édition du festival Coucou Puissant.
Balade et découverte du quartier Saint-Antoine dans la commune de Forest. Visite de lieux comme le Bar à Nelson, l’église et le centre d’escalade, le centre d’art contemporain du Wiels, le centre culturel et école d’arabe El Hikma, les cafés Honest et le Panaché, la librairie Par Chemins.
Récolte de récits auprès des personnes rencontrées lors de ces balades.
D’ailleurs merci aux personnes d’avoir échangé avec nous et répondu à nos questions ! C’était des conversations très intéressantes 🙂
Production de cartes critiques sur le quartier Saint-Antoine.
Balade urbaine aux limites et au sein du quartier Saint-Antoine
Séjour de recherche à Lyon et Saint-Étienne Du 13/12/2022 au 18/12/2022
Formation au podcast et à la prise de son par Tillandsia, exercice pratique en balade urbaine au quartier de la Guillotière.
Visite de l’Espace Communal de la Guillotière, lieu occupé d’activité et d’habitation.
Visite des archives du RIZE, présentation des matériaux de recherche par Camille Lassègue (archives liées aux squats de Villeurbanne) et par Aliénor Wagner-Coubès (registres de locataires des Gratte-Ciel).
Balade historique de Villeurbanne guidée par Aliénor Wagner-Coubès : quartiers Cusset, logements sociaux Monod, Grandclément, Péralière, logements ouvriers Gillet, logements sociaux des Gratte-Ciel.
Séminaire de présentation de recherche par Lola Vives à l’université Jean Monnet de Saint-Étienne “Mobilisations militantes en faveur des personnes sans-abri : lien avec l’action publique et le droit”. Discutantes : Johanna Berthou et Tanaïs Rolland
Visite de l’Île Égalité, lieu occupé d’activités de solidarité, de luttes et d’habitation à Cusset – Villeurbanne, et rencontre avec le Collectif Solidarités Cusset, occupant des lieux.
Participation à la manifestation contre la loi migration Darmanin.
Formation par Tillandsia accompagnée de Jordan
Manifestation pour la régularisation des sans-papiers
Séjour de recherche à Bruxelles Du 03/09/2022 au 06/09/2022
Discussion autour du contexte bruxellois (contextualisation du terrain, des luttes et des occupations).
Projection à la Bougie (lieu occupé d’activités et d’habitation) de documentaires : Heron City de Frédérique Guillaume ; Logement pour tous et toutes d’Anarvide et l’Amphi Z de Jordan Burnot.
Présentation de nos travaux de recherche respectifs, structuration du projet collectif, retroplanning des prochains mois à l’occupation Atoma, à Forest.
Visite de l’occupation temporaire conventionnée ZonneKlopper à Forest.
Réflexions autour de l’histoire urbaine bruxelloise
Lors de ce séjour de recherche, nous voulions “faire un terrain commun”. C’est à dire étudier un territoire ensemble selon nos points de vus et nos disciplines. Nous avons choisi d’étudier un quartier proche de Bruxelles. Grâce aux expériences d’Anna et Joh en terme de cartographie et suite à une présentation d’Anna en cartographie critique, nous avons décidé de nous servir de cet outil de spatialisation des données pour nous accompagner dans notre étude de quartier.
“la carte élaborée à plusieurs permet de représenter la compréhension collective d’un espace donné grâce à un échange horizontal, non hiérarchisé entre les personnes qui l’élaborent. L’atelier crée justement les conditions de cette discussion. Ce sont les informations découlant de ces échanges qui feront la carte. Cela veut dire que dans l’exercice de la cartographie collective, la priorité est donnée au processus de réflexion. La carte en elle-même ne doit pas être surestimée.” Petit manuel de cartographie collective et critique dans “ceci n’est pas un Atlas” Kollektiv Orangotango+, Coordination et traduction Nepthys Zwer, édition du commun 2023
Et voici les fruits de nos travaux !!
JOUR 1 nos pérégrinations dans le quartier JOUR 2 nos pérégrinations dans le quartier gentrifrice au prisme du logement, combien ça coûte ? ça gentrifie ou pas ? Nos représentations à l’épreuves des récits de vraies personnes du quartierC’est quoi les limites ? travail sur les limites vécues et racontées du quartierPoint de vue et images de Saint Antoine, spatialisation des photos prises au cours de nos balades
( De gauche à droite) Camille Lassègue, Lola Vives, Johanna Berthou, Anna Ternon, Tanaïs Rolland, Aliénor Wagner-Coubès, Tofie Briscolini
Johanna Berthou
Doctorante depuis novembre 2020, je fais une thèse en science politique et géorgraphie, entre Bruxelles et Lyon. C’est à travers les études urbaines (urban studies) que je cherche à comprendre le parcours d’institutionnalisation d’une pratique : l’occupation conventionnée. De ses premières médiatisations dans les années 2000 jusqu’à son inscription dans les politiques urbaines dès la fin des années 2010, j’étudie les recompositions des relations entre les acteur.es des milieux de l’occupation et les acteurs de l’action publique. A l’aide de la sociologie des mouvements sociaux et de l’action publique, l’étude de ce lien entre marginalité urbaine et institution se fonde sur une méthodologie qualitative, éthnographique et comparative. Il s’agit d’interroger les représentations des acteurs sociaux sur deux terrains géographiques différents : la Région Bruxelles Capitale et la Métropole de Lyon. Un des partis pris de cette récherche est de me considérer comme une “chercheuse militante”. La participation à des collectifs militants (squats, droit au logement) dans ma vie de militante est indisociable de ma position de chercheuse.
Tofie Briscolini
Doctorante depuis octobre 2020, au sein de l’Université Lumière Lyon 2 et du laboratoire EVS UMR5600, composante Corps-Travail-Territoire, sous la direction de Denis Cerclet (anthropologue) et Marie Augendre (géographe). Dans ma recherche doctorale, je cherche à interroger la place des mobilités quotidiennes dans « le travail de subsistance » (Collectif Rosa Bonheur, 2019), entre accès aux droits et accès à la ville, pour des personnes qualifiées « autrement capacitaires » (Hanneton,2017 ; Valet & Meziani, 2017) résidant dans un Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale de l’agglomération lyonnaise. Pour ce faire, je porte mon attention à la socio-matérialité des espaces jouant un rôle actif dans les pratiques de mobilité des personnes rencontrées lors de l’enquête ethnographique. Comprenant les mobilités comme un savoir-faire, je m’interesse aussi à la dimension subjective et encorporée des discriminations vécues dans la construction des pratiques de l’environnement urbain. À partir de la compréhension de ces pratiques quotidiennes, il s’agit d’éclairer l’existence d’in-justice spatiale (Soja, 2009) et d’adopter une perspective critique sur la production de l’espace urbain. Je réalise alors une enquête ethnographique prenant appui sur des méthodes audio-visuelles comme la photo-ellicitation et la carte mentale pour rendre compte des pratiques de l’environnement urbain et comme support de verbalisation de l’expérience quotidienne.
Camille Lassègue
J’ai commencé ma thèse d’anthropologie en Janvier 2021, sous la direction de Bianca Botéa, au sein du LADEC (Laboratoire d’anthropologie des enjeux contemporains) à l’Université Lyon 2, et grâce à un contrat Cifre au sein du Rize (centre culturel municipal de Villeurbanne), dont je suis responsable du pôle recherche. Dans le cadre de cette thèse, j’étudie les stratégies résidentielles et le (non) accès à l’hébergement de femmes en situation d’exil, à Villeurbanne et dans la métropole lyonnaise. Pour cette enquête ethnographique, j’utilise les méthodes de l’observation participante, de l’entretien qualitatif, mais aussi des méthodes audiovisuelles comme la photographie et l’observation filmante (Lallier, 2011). En effet, ma recherche questionne aussi les archives, l’image et la mémoire : quelles traces reste-t’il de ces parcours ? Comment la recherche peut-elle contribuer à la production de ces traces ? Dans une approche qui se veut à la fois militante et scientifique, je travaille en parallèle sur un film documentaire et des séries photographiques.
Tanaïs Rolland
J’ai soutenu en 2022 une thèse de philosophie intitulée “Démocratie et droit à l’oeuvre urbaine, perspectives de philosophie politique pour un urbanisme profane” entre l’Université Lyon 3 et l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Lyon. C’est une thèse qui a été réalisée en partie grâce à un contrat Cifre avec une agence d’architecture et d’urbanisme lyonnaise, Passagers des Villes, dans laquelle j’ai occupé le poste d’assistante pour la concertation des projets urbains. Au sein de cette agence, j’ai pu étudier la place ambivalente du “faire” dans la participation habitante aux projets (à travers la co-production de petit mobilier urbain, d’ateliers divers sur l’espace public, des chantiers ouverts…), et confronter sa valorisation insitutitonnelle à des théories en philosophie politique de la démocratie participative et radicale. En parallèle de ce travail, je me suis engagée sur des chantiers dans des squats d’habitation et d’activité et dans des collectifs pour la création de communs urbains, ce qui a nourrit cette réflexion critique sur les lien entre le “faire”, le “bricolage” ou encore la “débrouille” avec la démocratie.
Je suis aujourd’hui en post-doctorat à la chaire de philosophie Valeur du soin à Lyon 3, sur une mission de recherche portant sur le lien entre architecture et soin à travers les thèmes de la maintenance, de la réparation, et de la participation du public au soin d’espaces du médico-social.
Anna Ternon
Je travaille à temps partiel en tant qu’assistante de cours et doctorante à la faculté d’architecture et d’urbanisme LOCI à l’UCLouvain en Belgique. La recherche doctorale que je mène au sein du LAB (cellules de recherche Uses&Spaces et Super-Positions) s’intèresse aux pratiques liées aux squats et aux occupations conventionnées en autogestion, en tant que mode de résistance et forme d’alternative au système dominant. Je m’interroge sur les rôles que jouent ces pratiques dans la fabrication urbaine en étudiant les formes (spatiales et sociales) et les processus qui y sont liés au sein du territoire de la région de Bruxelles-Capitale. La méthodologie est celle de l’observation participante et de la recherche-action. Des outils tels que la création de fanzines, la cartographie radicale, l’archivage, entre autres, sont mobilisés pour récolter et produire collectivement des connaissances. À partir d’une implication directe dans le milieu alternatif et militant bruxellois, la recherche poursuit l’objectif de la mise en récit collective d’une autre histoire de la ville en regard de celle portée par la pensée dominante.
Lola Vives
J’ai commencé ma thèse en sociologie en octobre 2016 à l’Université Jean Monnet à Saint-Étienne au sein du laboratoire Max Weber, grâce à un contrat doctoral. Je suis en train de finir d’écrire ma thèse sur le programme Un chez-soi d’abord, un dispositif d’action publique à destination de personnes sans-abri de longue durée et diagnostiquées avec des troubles psychiatriques sévères, qui comprend un accès au logement comme préalable à l’accompagnement fourni par les équipes dédiées. À partir d’une ethnographie multi-située, j’ai observé les pratiques professionnelles au sein de l’équipe de Marseille et l’institutionnalisation du dispositif à l’échelle nationale et locale d’une part, et l’organisation pour préparer la réponse à l’appel à projet et la mise en oeuvre à Lyon et à Grenoble d’autre part. Je m’intéresse à la construction scientifique de cette politique publique, à sa diffusion des États-Unis au Canada et en France, aux activités d’organisations et de traduction liées à l’institutionnalisation, et aux pratiques professionnelles liées à l’accompagnement au maintien de personnes pauvres en logement.
J’ai participé la recherche collective ANR-COVABRI entre mars 2021 et mars 2022 sur les reconfigurations de la prise en charge des personnes sans-abri durant la crise sanitaire à Saint-Étienne. J’ai plus particulièrement travaillé, à partir d’observations et d’entretiens, sur l’aide alimentaire organisée et fournie par des acteurices institutionnel·les, salarié·es et bénévoles caritatif·ves, et militant·es. Je fais par ailleurs partie du réseau de recherche Aux frontières du sans-abrisme.
Aliénor Wagner-Coubès
J’ai commencé ma thèse en contrat CIFRE en avril 2021 avec un financement provenant de l’Association nationale de la recherche et de la technologie, la ville de Villeurbanne à travers le RIZE (centre culturel municipal) et la SVU (bailleurs social et gestionnaire commercial du quartier). Je suis rattachée à l’université Gustave Eiffel et au laboratoire ACP. Mes directeurs de recherche sont Loïc Vadelorge et Stéphane Frioux.
Je travaille sur le quartier des Gratte-Ciel, centre-ville de Villeurbanne dans une perspective d’histoire sociale. Je m’intéresse à la manière d’habiter le quartier à travers la sociologie des habitants, les relations de voisinage, l’histoire du bailleur et de ses salarié·e·s, la vie commerçante, les transports, la vie culturelle, la patrimonialisation, le rapport à la politique municipale etc..
Ce carnet a pour objectif de rendre compte des activités du laboratoire Junior, financé par l’Université Jean Monnet – Saint-Étienne, intitulé “Luttes urbaines : droit à la ville, droit au logement”. Nous sommes une équipe pluridisciplinaire, constitué de sept doctorantes-chercheuses anthropologues, architectes, historienne, philosophe, sociologue, et politiste (lien vers présentation des membres du labo). Nous nous intéressons aux différent.es acteur·ices inscrites dans les luttes urbaines : les institutions, les pouvoirs publics, les différents collectifs militants et les habitant·es. à travers cela, nous interrogerons la production de l’espace urbain et la mise en tension de ces territoires. Nos ancrages territoriaux en Rhône-Alpes et à Bruxelles nous invitent à mobiliser l’exercice de la comparaison.
Ce laboratoire “Luttes Urbaines” cherche à croiser les regards par une approche pluri-disciplinaire. Cette approche pluridisciplinaire nous permet d’aborder des questions communes qui traversent nos recherches sur le droit à la ville et le droit au logement. Par cela, nous avons pour objectif de valoriser et visibiliser certaines thématiques par le biais de l’animation de la recherche, entre monde académique et milieu militant. C’est aussi la volonté de valoriser un travail et une production collective entre jeunes chercheuses, permettant de trouver des lieux de discussion, d’échange et le soutien d’un groupe.
En l’état actuel de nos questionnements, quatre axes de réflexions semblent se dégager. Premièrement, la volonté de comprendre et décrire les processus politiques en cours à l’échelle de nos villes en nous penchant sur l’organisation politique actuelle et institutionnelle. Cela nous amènera, dans un deuxième temps, à questionner la temporalité et notamment le terme de crise. Au delà de la production et du partage des connaissances, nous souhaitons nous emparer des enjeux autour de l’information et des archives pour nous demander, comment garder traces ? Ces différents axes, nous amènerons à réflechir à la production d’outils et données et sa diffusion au delà du milieu académique.
Ces différents axes seront accompagnés d’une réflexion epistémologique et méthdologique sur la pluri-disciplinarité et sur notre positionnement de chercheuses au sein de ses luttes.
Sur ce carnet seront diffusées les informations de séminaires, conférences et projections publiques ainsi que les productions (écrites, audio/visuelles) produites par les membres du Labo Junior. (rediriger vers agenda). Nous souhaitons aussi nous en saisir comme un outils pour garder traces de cette démarche collective et expérimenter différents modes de transmission et d’écritures de la recherche (écritures narratives et subjectives, productions audio-visuelles).